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30 septembre 2007

Coral Egan: à fleur de peau

"J’ai toujours aimé les timbres de voix particuliers qu’on reconnait inévitablement. Par exemple, Peter Gabriel a ça. Il a ce quelque chose de chaleureux et de personnel dans sa voix. Et il y a cet esprit derrière. C’est une personne qui chante et non un produit. "

Même s’il s’agit de quelques minutes, il fait bon entrer dans la bulle douillette de Coral Egan. Avec son teint rosé et son sourire chaleureux, la resplendissante nouvelle maman donne l’impression d’avoir trouvé le secret du bonheur. Le sien tient à cette magnifique petite fille, Lola, qui voyait le jour il y a quatre mois et demi, et à ce nouvel album à paraître mardi, Magnify, où elle s’affirme plus que jamais.

Coral Egan irradie. Littéralement. Assise à une terrasse, baignée par le soleil de septembre, elle a l’air d’une gamine tant ses yeux pétillent. À proximité, dans son petit siège d’auto, sa fille couine gentiment. Elle y jette un regard attendri. Mais pas très longtemps. Car l’espace d’une journée de promotion, la maman doit céder sa place à la musicienne.

Avec Magnify, Coral Egan poursuit son évolution en tant qu’artiste, auteure, compositrice, arrangeuse et réalisatrice. Là où, avec My Favorite Attraction, elle s’était lancée dans la création à l’aveuglette, sur une base d’essais et d’erreurs, elle a eu dès le départ, avec ce deuxième album original, une vision claire de la direction à prendre. Ses complices Jay Atwill, aux musiques, et Charles Papasoff, aux arrangements, l’ont de nouveau accompagnée dans l’aventure. Quelques collaborateurs, dont son « jumeau artistique » Antoine Gratton, se sont également joints à l’équipe.

« Avec le précédent album, j’ai travaillé avec des musiciens extraordinaires possédant une musicalité extraordinaire, mais je ne savais pas ce qui m’attendait. Cette fois-ci, c’était très différent. Je savais où je m’en allais. J’aime les chansons que j’ai écrites avec Jay. Ce sont des chansons qui parlent de choses positives », a laissé entendre l’artiste, qui a mérité les Félix de l’artiste s’étant le plus illustré dans une autre langue que le français et de réalisateur de l’année pour son précédent effort.

La nouvelle de l’arrivée prochaine de Lola, au beau milieu de l’enregistrement de Magnify, a elle aussi contribué à donner une ambiance magique aux séances de travail des trois musiciens.

« Je suis tombée enceinte au moment où je finissais les arrangements. Par la suite, ç’a été un an de grâce et de beauté qui a influencé le processus de création dans tous les sens. Parce que je ne pouvais pas prendre le stress, à cause du bébé, on a travaillé dans un environnement très relaxe, où régnait beaucoup de confiance », a-t-elle relaté.

À en juger par le large sourire qui éclaire son visage, Coral Egan garde un excellent souvenir de cette période qui a mené à ce qu’elle considère être son album le plus pop à ce jour.

Sans retenue

« Je dirais que ça s’entend surtout dans ma façon de chanter, qui a été influencée par trois années de tournée. Pour la première fois, je ne me retenais pas, je n’avais pas peur. Je voulais affecter plus, toucher plus, dans une forme plus pop. »

Le résultat est particulièrement probant, notamment dans le travail des voix, que Coral Egan a cherché à rendre le plus authentique possible. Peut-on espérer moins de la fille de Karen Young ?

« À cet égard, j’ai aussi été influencée par Joni Mitchell et Stevie Wonder. Dans le sens où ce sont deux artistes qui n’ont pas peur d’être eux-mêmes. C’était ce que je voulais transmettre. Peu importe ce que je faisais musicalement, je voulais que ça vienne de moi. J’ai pris des chances, de l’assurance. Je ne voulais pas de voix timides, pas de retenue. Je ne voulais pas utiliser un seul registre. I’m a singer’s singer. J’ai toujours aimé les timbres de voix particuliers qu’on reconnait inévitablement. Par exemple, Peter Gabriel a ça. Il a ce quelque chose de chaleureux et de personnel dans sa voix. Et il y a cet esprit derrière. C’est une personne qui chante et non un produit. »

Cette connexion avec son public, Coral Egan l’a aussi. Dès ses débuts en solo, au tournant du siècle, la chanteuse et pianiste a trouvé un public avide et fidèle au Québec. Cela ne l’empêche pas maintenant de vouloir élargir ses horizons.

Fraternité québécoise

« Depuis le début, je sens une fraternité, une connexion avec les Québécois, qu’ils soient français ou anglais. C’est ça qui, en partie, m’a donné confiance de partager mes idées et ma vision positive du monde. (...) Les Québécois sont très ouverts, très chaleureux. Ils ont faim de musique. Et autant il y a, au Québec, un public pour les trucs très formatés, il y a aussi une appréciation extrême pour les musiciens intègres, les artistes qui privilégient la beauté et l’émotion. (...) Malgré ça, comme je chante en anglais, c’est inévitable que je veuille rejoindre aussi la communauté anglophone, que ce soit le Canada anglais ou les États-Unis. Surtout que cet album est influencé par l’americana. Et je veux voir l’Europe aussi. »

Que ses fans du Québec se rassurent toutefois : Coral Egan entend bien continuer de les visiter. Mais avant de reprendre la route, elle est à assembler l’équipe qui permettra à Magnify, dont elle se dit particulièrement fière, de connaître la plus longue vie possible. Instinct maternel un jour...


Kathleen Lavoie/Le Soleil/Québec

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