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05 mai 2007

Le funk tonique d'Angélique Kidjo pour réveiller l'Afrique

Angélique Kidjo a intitulé son nouveau disque Djin Djin, un mot qui n'existe dans aucune des langues dans lesquelles cette Franco-Béninoise installée à New York chante : ni fon, ni mina, ni yoruba, ni anglais, Djin Djin est la transcription phonétique du son de la cloche métallique très utilisée dans le golfe de Guinée.

"J'utilise cette image pour dire : réveille-toi, nouvelle Afrique !, explique l'artiste. La jeunesse africaine ne doit pas se laisser vaincre par le découragement, ni tenter coûte que coûte de partir. Plus je vais en Afrique, plus je suis témoin d'une volonté de changement. Mais c'est dur de se battre contre un mur. Il faudrait un changement profond de nos gouvernements pour que les choses évoluent." Comme Tiken Jah Fakoly, Youssou N'Dour, Oumou Sangaré et beaucoup d'artistes africains, Angélique Kidjo s'est intensément mobilisée contre l'injustice, les guerres, la maladie, pour l'enfance...

Sur le livret de Djin Djin, elle appelle à soutenir l'Unicef et des ONG dans lesquelles elle s'investit (Oxfam, Keep A Child Alive, Batonga Foundation For Girls Education). Elle a chanté à Cape Town, en 2003, pour la fondation Mandela, à Rome en 2004 pour sensibiliser à la cause des enfants soldats, à Dakar, en 2005, à l'appel de Youssou N'Dour, contre le paludisme, puis au Live 8 organisé par Bob Geldof et Bono contre la dette africaine. On la retrouve sur la compilation No Child Soldiers, ou encore sur l'album réalisé par Amnesty International pour le Darfour (Instant Karma : The Campaign To Save Darfur, à paraître en juin chez Warner).

Le 30 mai, Angélique Kidjo chantera pour Oxfam à Berlin et le 7 juillet, elle participera à Live Earth, une série de concerts donnés le même jour sur tous les continents pour alerter sur les menaces du réchauffement climatique, organisés par Al Gore, l'ancien vice-président des Etats-Unis, héros du documentaire écologique Une vérité qui dérange.

UN CORTÈGE D'INVITÉS

La source de cet instinct qui l'aimante vers de justes causes remonte à son adolescence, au Bénin, à l'époque du régime marxiste de Mathieu Kérékou. "Un jour, les autorités m'ont demandé de faire un concert pour le sommet des chefs d'Etat de l'Afrique de l'Ouest. Je n'ai pu y échapper." Au final, cet exercice imposé n'aura pas été juste une corvée. "Cela m'a permis de rencontrer Jerry Rawlings (président du Ghana), qui a appelé tous les participants au concert pour les remercier. Au cours de cette rencontre, il nous a fait toucher du doigt l'importance du rôle de l'artiste. Il nous a dit de ne jamais oublier d'où l'on vient, d'utiliser sans relâche notre voix pour éveiller les consciences, chez nous ou ailleurs."

La voix conquérante et ardente, Angélique Kidjo traduit sa philosophie par un afro-funk tonique à base d'éclectisme musical, sans oublier les rythmes de ses racines. Réalisé par Tony Visconti, une référence (David Bowie, T. Rex, Morrissey...), enregistré à New York, Djin Djin voit défiler des invités célèbres (Alicia Keys, Branford Marsalis, Joss Stone, Peter Gabriel, Amadou & Mariam, Carlos Santana, Ziggy Marley), mais n'oublie pas les percussions traditionnelles tirées de la fanfare béninoise Gangbé Brass Band.

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