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18 novembre 2006

Johnny Clegg, le "zoulou blanc", part en reconquête avec un nouvel album

Le chanteur sud-africain Johnny Clegg, figure de la lutte anti-apartheid dans les années 80, part à la reconquête de son public avec "One Life" (Marabi/Harmonia Mundi), son premier album international depuis près de dix ans, où, en adepte du métissage, il ouvre son rock zoulou à de nouveaux courants.

Le »zoulou blanc» se produira dimanche à Paris (Grand Rex) avant d'autres concerts en France. "C'est un classique +Johnny Clegg mélange+", déclare Clegg à l'AFP, dans un français maladroit. Dès les années 70, ce jeune blanc rebelle remua les consciences en épousant la cause zoulou, fréquentant les townships et s'affichant dans des formations multiraciales.

On retrouve sur "One Life" les caractéristiques de sa musique, combinaison à haute teneur énergétique de rythmes binaires du rock et de polyphonies vocales zoulou, qui a fait sa réputation dans les tubes "Scatterlings from Africa" (1982) ou "Asimbonanga" (1987). Mais Clegg, 53 ans, toujours en prise avec les bouleversements de la société sud-africaine, y intègre de nouvelles données. "Il y a du hip hop, du raï, du reggae, de la dance music, du kwaito", explique le musicien, qui joue de la guitare acoustique, des claviers, du concertina.

Mixé dans les studios Real World de Peter Gabriel en Angleterre, »One Life» emprunte également au reggae et à l'afro-cubain, mais le côté rock et pop y prend petit à petit le pas sur la partie "roots» et »world». Sur cet album, Clegg s'exprime en quatre langues. »Je chante en anglais, en zoulou» (que cet ancien étudiant en anthropologie maîtrise à la perfection), »mais aussi en afrikaans (NDLR: langue des afrikaaners, communauté blanche d'Afrique du Sud d'origine néerlandaise qui systématisa l'apartheid en 1948) dans un but de réconciliation, et en scamto, nouveau langage codé des jeunes des townships», raconte l'ancien leader des groupes Savuka et Juluka.

Via ce nouveau disque, publié simultanément en Europe, aux Etats-Unis, au Canada et dans une partie de l'Afrique, Clegg souhaite s'extirper du statut de figure historique de la lutte anti-apartheid, dont il est prisonnier. Il veut regagner une crédibilité dans son pays, où Freshly Ground, un nouveau groupe de pop multi-racial, est aujourd'hui plus connu que lui.
"Je travaille très dur pour me refaire", avoue ce combattant, qui a englouti une partie de ses économies dans une entreprise de production musicale qui a fait faillite.

Après le concert (complet) au Grand Rex dimanche, avec en première partie The Gospel Choir of Soweto, Johnny Clegg jouera à Nevers le 23, Luxembourg le 24, Mantes-la-Jolie le 25 et Saint-Quentin le 28. Une tournée en Europe et aux Etats-Unis est prévue au printemps. Sans doute gratifiera-t-il encore son public de ses fameuses danses guerrières zoulou, rituel qui a toujours fait partie d'un show mené tambour battant.

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