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14 juillet 2005

Splendeurs d'Afrique : Daby Touré à Montreal

14 juillet 2005 , Ralph Boncy

Daby Touré : Splendeurs d'Afrique

"Je chante en soninké, en pular et en langue imaginaire. [...] Avec les quotas, la loi t'oblige quasiment à chanter dans la langue officielle si tu veux être diffusé."

Daby Touré, une des belles exclusivités du FINA cette année, nous rend une première visite à Montréal. Belle gueule, bonne vibe, révélation du Womex en 2004, le chanteur arrive chez nous avec son excellent album Diam.

C'est l'histoire d'un jeune Africain né en Mauritanie. Son père, Hamidou Seita Touré, médecin dans un village perdu, joint en 1989 ses frères du groupe phare du Sénégal, les Touré Kunda.

Après avoir passé une partie de son enfance au Mali en Casamance, entre le désert sablonneux et les berges paisibles de la rivière Sénégal, Daby s'envole pour Paris à 18 ans avec dans le cœur du vécu, de la musique et beaucoup d'ambition. Mais malgré une voix superbe et un évident talent de guitariste, personne ne veut le signer en France. Alors, il s'exile en Angleterre où l'étiquette Real World l'accueille à bras ouverts.

"Je chante en soninké, en pular et en langue imaginaire. Ils voulaient tous que je traduise mes chansons en français. C'est pas facile! Avec les quotas, la loi t'oblige quasiment à chanter dans la langue officielle si tu veux être diffusé. Tant mieux pour la France! Mais Paris n'est plus la plaque tournante des musiques du monde. C'est l'idée qu'on s'était faite il y a quelques années quand la gauche est arrivée avec des Jack Lang et Mitterrand. Il suffit de regarder le paysage télévisuel français aujourd'hui. C'est évident qu'ils n'ont plus besoin de nous comme en 80! Il nous faut d'autres moyens."

Réaliste, le garçon! Après avoir mis fin au duo Touré Touré dans lequel il partageait la vedette avec son cousin Omar, Daby devient de plus en plus déterminé. Il a écouté Weather Report, Sixun, Pat Metheny et rêve d'une nouvelle fusion africaine moderne, un peu à la manière de Baaba Maal, mais avec une touche encore plus personnelle, plus originale, qu'il travaille pendant trois ans avec un complice branché: Cyrille Dufay.

"Mes influences et mes modèles sont toutes les musiques que j'ai écoutées depuis que je suis petit, mais il y a une figure dominante qui impose le respect, c'est Bob Marley. Je ressens profondément ses moindres vibrations et il me semble que je comprends tout ce qu'il fait."

Rien d'étonnant, en effet. Ses chansons parlent des bergers, de la paix, de liberté. Elles disent aussi combien il est important de respecter ses racines et celles des autres. L'une, Mansa, rend hommage à l'empereur Almany Samory Touré, qui a défendu le peuple wassoulou contre l'invasion occidentale.

"C'est complètement autre chose sur scène! Beaucoup plus méchant et rock'n'roll que le disque en tout cas. J'arrive avec deux percussionnistes et un bassiste."

Capable d'affronter la scène tout seul avec sa voix très étendue et son jeu de guitare remarquable sur le plan rythmique, Daby débarque avec du renfort, question de casser l'humeur très planante de son premier album aux allures méditatives. Il tenait à nous prévenir. Nous voici avertis!

Le 18 juillet
Au Club Balattou

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