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18 juin 2005

Trois questions à Bob Geldof

Le rocker Irlandais Bob Geldof présente l'évènement Live8 lors d'une conférence de presse, vendredi 17 juin 2005 à Paris.   AFP/BERTRAND GUAYLE MONDE 18.06.05 12h01

1. Le Live Aid de 1985, organisé pour venir en aide à l'Ethiopie, avait réuni les stars pop et rock de l'époque sans convier le moindre artiste africain, ce qui avait beaucoup choqué. Le Live 8 n'en a convié qu'un seul cette année, le chanteur sénégalais Youssou N'Dour.

Je corrige ce que vous venez de dire : à l'époque, un tout petit nombre de personnes s'étaient plaintes. Ensuite, nous venons d'ajouter un concert à Johannesburg avec des artistes sud-africains, comme les Mahotella Queens et Lucky Dube.

Le Live 8 n'est pas un événement culturel, c'est un événement politique. Il nous faut donc les artistes les plus connus pour réunir un maximum de gens et exercer une pression politique. Le critère, c'est la popularité et les ventes. Les spectateurs veulent voir ceux qui vendent des millions de disques dans leur pays. En France, c'est Pascal Obispo. Le groupe Snow Patrol ne jouera pas en France, où il est à peine connu, mais aux Etats-Unis, où il cartonne.

2. Les artistes qui participent à Live 8 ne vendent pas tous des disques par millions. Par ailleurs, la Cap-Verdienne Cesaria Evora est connue dans le monde entier et l'Ivoirien Alpha Blondy sur le continent africain.

La réalité est que les artistes africains vendent beaucoup moins de disques. En Afrique, les gamins n'écoutent pas Baaba Maal -chanteur sénégalais-, mais 50 Cent et Eminem -rappeurs américains-.

Vous avez une vision très romantique de l'Afrique. Y êtes-vous déjà allé ? Je n'ai pas envie, moi, d'entrer dans une logique politiquement correcte, en faisant attention à ce que tout le monde soit représenté, les femmes, les Africains, etc. Ce n'est pas le lieu pour la diversité culturelle.

J'aime les musiques du monde, mais mes goûts personnels ne comptent pas. Peter Gabriel s'occupe de l'aspect culturel avec son festival en Cornouailles, Damon Albarn -chanteur des groupes Blur et Gorillaz- aussi.

3. Vous avez demandé que des concerts soient organisés en Afrique. N'y a-t-il pas un problème de moyens ?

Non, au Kenya, en Ethiopie, la mobilisation pour ces concerts a déjà commencé. Ils ont de bons soundsystems et de grandes scènes là-bas.

Propos recueillis par Bruno Lesprit
Article paru dans l'édition du 19.06.05

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